Marie et Ghislain David de Lossy sont photographes depuis toujours. Ce sens de l’image et de l’instantané, Ghislain l’a appliqué à une technique graphique tout à lui : il « croque » littéralement des animaux qu’il dessine à l’aveugle, au crayon de papier, tandis que son œil, vissé à sa longue-vue, et à des distances parfois considérables, force l’intimité de modèles qui ignorent tout de l’attention que l’artiste leur porte. Rentré chez lui, il rehausse ses croquis d’aquarelle.

Avec sa maîtrise parfaite du trait, sa grande économie de moyens, et la sobriété synthétique de sa mise en page, le dessin de Ghislain David de Lossy s’apparente sans conteste à la calligraphie japonaise, cet art consommé de tout dire en une ligne, comme en quelques mots dans un haiku. Il y a dans son art une citation des grands maîtres de l’estampe, d’Utamaro et Hokusaï à Foujita.

La technique relève donc bien du dessin d’observation, mais pas de celui que l’on réalise lentement, descriptif et académique. Ce qui caractérise notre dessinateur, c’est la rapidité, la vitesse fulgurante avec laquelle il capte, en une fraction de seconde, les attitudes changeantes de son modèle à plumes, ses airs renfrognés, surpris, goguenards, espiègles, tueurs... Et en matière de rapidité, le faucon s’y connaît !

Passionné d’ornithologie depuis sa plus tendre enfance, Ghislain s’est pris de passion pour cet oiseau de tous les superlatifs, empereur des airs, véritable F16 de la nature.

-Constantin Chariot