Peregrines
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Disparu de Belgique de 1965 à 1996, et en voie d’extinction mondiale en raison d’une pollution au DDT qui fragilisait la coquille des œufs de notre rapace, le faucon pèlerin est réapparu en Belgique, avec la suppression de la molécule, sur les tours de la Cathédrale Sts Michel et Gudule à Bruxelles !

Reprenant possession d’un biotope exigeant, (on compte aujourd’hui environ 250 nids sur le territoire belge, dont 13 à Bruxelles) le faucon pèlerin choisit des nichoirs naturels à très haute altitude car ce chasseur hors pair doit voir loin ! Ne se nourrissant quasiment que d’oiseaux qu’il intercepte en vol à près de 400 km /h, leur brisant la nuque par la violence du choc, le faucon pèlerin est un as de l’aviation : il multiplie les figures en vol, pique verticalement sur sa proie, identifie sa cible à plus de cinq kilomètres, et anticipe le calcul de l’impact en triangulant sa trajectoire et la sienne propre. L’aérodynamisme de sa morphologie en fait un des animaux le plus rapide de la création ! Ses nichées comptent entre deux et quatre poussins dont seule la moitié atteindra l’âge adulte, soit en raison d’une chute lors de son écolage au vol, soit ne parvenant pas, dès le plus jeune âge, à atteindre les vitesses nécessaires au succès de ses premières chasses. On comprend que notre artiste se soit passionné pour cet oiseau emblématique de l’écologie, qui symbolise aujourd’hui avec tant de justesse la victoire de la biodiversité sur la pollution. Ghislain est un monomaniaque ; sa production fougueuse et focalisée fait de son art une forme d’idée fixe qui ne le quitte jamais. Et pour qui connaît le visage de notre artiste, comment ne pas convenir qu’il y a quelque chose de l’autoportrait dans ses dessins ?

Peregrine, en anglais, signifie pèlerin, mais renvoie aussi aux promenades de Ghislain, ses flâneries qui sont aussi ses rêveries, dans la forêt ou dans la ville, lorsqu’il pérégrine le carnet à la main à la recherche d’une proie, lui aussi, ce sujet d’émerveillement qu’il attend et capte, exactement comme son modèle ! Dans cette pratique tautologique, ce face-à-face avec lui-même, le dessinateur échappe à ses angoisses et, assis sur son crayon, rejoint dans les nues, là-haut, son ami pèlerin.

-Constantin Chariot


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